Tri Yann Tri Yann
Titres et paroles des chansons :

Tri YannLundi mardi danse
Tri YannCad e sin don te sin
Tri YannBergère allons deux
Tri YannTon simple
Tri YannTamm kreiz
Tri YannTon double
Tri YannPelot d'hennebont
Tri YannComplainte de la blanche biche
Tri YannSuite du pays gallo
Tri YannLe couturier de ruffigné
Tri YannMaluron lurette
Tri YannChanson des commères

Tri Yann
Cad e sin don te sin
Chanson traditionnelle.
Folk irlandais en gaélique : "Si je dépense mon argent, si je me nourris de pommes et de noix et m'étends sous un arbre, si je me soûle avec mes amis, si je suis heureux de vivre dans une étable, ça ne regarde personne d'autre que moi..."


Má théimse chuig áirnéal is rince is spórt.
Chuig aonach is rásaí's gach cruinniú dan tsórt,
Má tím daoine súgach's má bhím súgach leo,
0, cad é sin don té nach mbaineann sin dó ?

Má théim'na coille craobhaí, 'cruinniú sméara nó cnó,
'Bhaint ulla de ghéaga nó bhuachailleacht bó ;
Má shínim seal uaire faoi chrann' deanamh só...

Chuaigh mé chun aonaigh is dbiol mé mo bhó
Ar chúig phunta airgid's ar giní bhuí óir;
Má ólaim an t-airgead's má bhronnaim an t-ór...

Deir daoine go bhfuil mé gan rath is gan dóigh,
Gan earra ná eadáil, gan bólacht nó stór,
Má tá mise sásta' mo chónai i gcró...

Tri Yann
Bergère allons doux
Laridé à six temps.

J'ai descendu dans ma cave, par un escalier d'argent ,
Et j'ai cueilli trois marguerites, toutes trois fleuries de rang.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

J'ai pris mes petits ciseaux et les ai coupées en rêvant,
Et j'en ai fait un bouquet pour ma mie que j'aime tant,
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

Et les lui ai fait porter par le rossignol chantant,
Elle me les a renvoyés par l'alouette en pleurant.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

Alouette, belle alouette, quelles nouvelles y'a chez nos gens ?
Des nouvelles y'a peu pour toi et qui te feront pleurer longtemps.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.
De ton père et de ta mère qui sont morts y'a bien longtemps.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

De mon père et de ma mère, je ne m'en soucie point tant,
Car sans mon père et ma mère, j'serais marié y'a ben longtemps.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

J'serai déjà en bon ménage de cinq à six douzaines d'enfants,
Les grands me demanderaient d'l'argent et les petits du pain, maman.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

J'ai descendu dans ma cave, par un escalier d'argent,
Et j'ai cueilli trois marguerites, toutes trois fleuries de rang.
Bergère, allons doux
Et ma mie allons doucement.

Tri Yann
Ton Double
Suite traditionnelle de gavottes des montagnes.

An deiz all ma oa bet e pardon Collorec
Me ma gwelet ma mestrez war skalier ar vered.

Evid mond d'ha zaludi na kan kaer vel ma oa-hi
Me a houlas digati ha dimezet a oa-hi.

N'oun ket hoaz ma zervicher, n'oun kat hoaz dimezet
Med bet oun eur fortun vad d'an hain ma hemerta.

Me'm aus er gér e ti ma zad pavar garr houarnet
Ha kezeg er marchochaou kapab d'o charreed.

Med pa can erru't ene me ne welan netra
Med eur hoz kaz bian fall os ket vid logota.

Daou wele a oa ivez eun'nê beb tu d'an tan
Al linseniou oa warné oant ket deuz ar re voan.

Al linseniou oa warnê oant ket deuz ar re fin
An nozvez kenta ma kousket, ma kignet ma daoulin.

Breman me chancho micher hayo da wiader
Ha lako war ma gweliou linseniou lien ker.

Tri Yann
Pelot d'Hennebont
Cette chanson transposée en En-dro est originaire de Betton, village situé au nord de Rennes.

Ma chère maman, je vous écris que nous sommes entrés dans Paris
Que je sommes déjà caporal et je s'rons bientôt général.
A la bataille je combattions les ennemis de la Nation
Et tous ceux qui se présentiont, à grand coup d' sabre j'les émondions.
Le Roi Louis m'a z'appelé, c'est "Sans Quartier" qu'il m'a nommé.
Sire "Sans Quartier" c'est point mon nom, j'lui dis "j'm'appelle Pelot d'Hennebont".
Il attirit un biau ruban et je n'sais quoi au bout d'argent.
Il m'dit bout' ça sur ton habit et combats toujours l'ennemi.
Faut qu'ce soit quequ'chose de précieux pour que les autres m'appellent "Monsieur",
Et bout'lou main à lou chapiau quand ils veulent conter au Pelot.
Ma mère si j'meurs en combattant, j'vous enverrai ce biau ruban,
Et vous l'bouterez à votre fusiau en souvenir du gars Pelot.
Dites à mon père, à mon cousin, à mes amis que je vais bien.
Je suis leur humble serviteur, Pelot qui vous embrass' de coeur.

Tri Yann
Complainte de la blanche biche

Lorsque le christianisme s'est imposé en Bretagne en combattant le druidisme, les Korriganed (femmes consacrées gardant de par leurs activités bénéfiques pour le peuple un grand prestige) furent poursuivies comme "sorcières" par le clergé et se réfugièrent dans les bois. Pour mieux s'y dissimuler, elles se revêtaient parfois des peaux de cerfs ou de biches. Il arrivait qu'un chasseur s'y trompe et qu'une Korrigan périsse sous ses flèches.

Tri Yann
Maluron Lurette
Hanter-dro

Quand j'étais chez mon père,
Maluron malurette, maluron maluré,
Garçon à marier.

Je n'avais rien à faire,
Maluron malurette, maluron maluré,
Qu'une femme à chercher.

Un jour j'en trouvis une,
Maluron malurette, maluron maluré,
A la barrière d'un pré.

Je lui demandis belle,
Maluron malurette, maluron maluré,
Veux-tu t'y marier ?

La fille était jeunette,
Maluron malurette, maluron maluré,
Elle s'est mise à pleurer.

Quand elle fut sur ses landes,
Maluron malurette, maluron maluré,
Elle s'est mise à chanter.

Attends petite sotte,
Maluron malurette, maluron maluré,
Je t'y rattraperai !

Ma mère, elle est malade,
Maluron malurette, maluron maluré,
Je reste à la soigner.

Quand elle sera guérie
Maluron malurette, maluron maluré,
Mariée je serai.

A un gentil jeune homme,
Maluron malurette, maluron maluré,
Qu'est garçon boulanger.

Il a la chemise blanche,
Maluron malurette, maluron maluré,
Comme la feuille en papier.

Il a le cheveu jaune,
Maluron malurette, maluron maluré,
Et le sourcil doré.

Tri Yann
Chanson des commères
"Chanson de l'entre-deux-guerres, à l'origine québécoise et résolument xénophobe. Nous avons voulu, en la traitant par l'ironie, prendre le contre-pied de son esprit initial".

Ecoutez la chanson des banalités
Qu'aiment tant raconter les commères du quartier
En se plaignant qu'en France y'aurait trop d'émigrés
Qui font pourtant l'travail dont veulent pas les Français.
Ecoutez ce qui disent les commères du quartier :

Nos Parisiens sont tous rassemblés
Dans les manufactures et puis sur les chantiers.
Ils cherchent de l'ouvrage. Ils ne peuvent pas en trouver
Pendant qu'les étrangers "volent" le pain des Français.
Partout à Saint-0uen, il y a des Marocains
Et pendant ce temps-là les Français travaillent pas.
C'est pas des manières, comme disent les commères,
Que c'est les étrangers qui trouvent à s'embaucher.
C'est pas tout, écoutez ce qu'elles ont ajouté :

Notre grande ville est remplie d'émigrés,
Nos Parisiens peuvent plus les supporter.
Si ça continue il va falloir guetter
Suivre les étrangers pour voir où s'embaucher.
A Villacoublay, il y a des Portugais.
Et pendant ce temps-là le Parisien travaille pas.
C'est pas des manières, comme disent les commères,
Que c'est les étrangers qui trouvent à s'embaucher.
C'est pas tout, écoutez ce qu'elles ont ajouté :

Un " vrai Français" ça vaut trois émigrés,
D'ailleurs dès qu'il fait beau ils veulent plus travailler,
Au pic, à la pelle, ils préfèrent le lit,
Pour peupler Paris et la banlieue de bandits.
Au Mont-Valérien, il y a des Italiens,
Et pendant ce temps-là les Français travaillent pas.
C'est pas des manières, comme disent les commères,
Que c'est les étrangers qui trouvent à s'embaucher.
C'est pas tout, écoutez ce qu'elles ont ajouté :

"Ça" se nourrit presque à l'œil, "ça" traîne dans les cafés,
"Ça" couche par dizaines dans une chambre à coucher.
C'est tout juste à peine s'ils veulent être payés,
Les patrons sont gâtés, c'est bien le meilleur marché.
C'est aux Batignoles il y a les Espagnols.
Et pendant ce temps là le "vrai Français" travaille pas
C'est pas des manières, comme disent les commères,
Que c'est les étrangers qui trouvent à s'embaucher.
C'est pas tout, écoutez ce qu'elles ont ajouté :

C'est aux employeurs que je m'adresse maintenant,
Prenez un "vrai Français" et vous serez contents,
Ils sont bien honnêtes aussi que travailleurs,
Ils nous font honneur et j'vous dis ils ont du cœur.
A Rueil-Malmaison, il y a des Bretons,
Et pendant ce temps-là les Français travaillent pas.
C'est pas des manières comme disent les commères,
Que c'est les "étrangers" qui trouvent à s'embaucher.