Tri Yann Tri Yann
Titres et paroles de l'album :

Tri YannLes programmeurs
Tri YannLa ville que j'ai tant aimée
Tri YannKan peoc'h
Tri YannO' carolan's devotion
Tri YannIrish dances 1
Tri YannKalonkadour
Tri YannLa ville de La Rochelle
Tri YannAn tourter
Tri YannIrish coffee
Tri YannAbigail judge
Tri YannAventurou marian
Tri YannChanson à boire
Tri YannComplainte de Yuna Madelen
Tri YannLes chevaux de Méné-bré

Tri Yann
La ville que j'ai tant aimée
Phil Coulter, Tri Yann
Adaptation à la ville d'Orvault d'une composition irlandaise contemporaine "The town I love so well"


Elle est née d'une ferme tout en haut d'un rocher,
Cette ville que j'ai tant, tant et tant aimée,
Du lavoir à l'hiver, de l'église à l'été,
Les siècles s'enchaînaient aux années.
Ils avaient les moissons pour vacances, l'été,
Et les femmes saignaient sur le lin des rouets,
Et la pluie tombait blanche, sur les toits ardoisés
Dans la ville que j'ai tant aimée.
On y venait de Nantes, les dimanches d'été
Avant qu'elle ne soit grande, quand notre siècle est né,
Chemises et robes blanches, les jardins ouvriers
Fleurissaient sous des ciels de pommiers.
C'est la fin de l'enfance, et nous avons dansé
Dans l'école, un dimanche, il y a six années,
Le soleil a brillé sur les toits ardoisés
De la ville que j'ai tant aimée.
Et les filles riaient, et les hommes buvaient,
La ville était adulte et les arbres chantaient,
Et puis une aube grise un matin s'est levée,
L'herbe rouille et l'aubier est gelé.
Ils ont tout brisé, balayé et brûlé,
Ils ont tout interdit, tout arraché,
Et la pluie tombe noire, sur les toits ardoisés
De la ville que j'ai tant aimée.
J'y ai vu un gamin, en costume arlequin,
Peindre un arbre bleuté dans un étang gelé,
Nous avons su apprendre aux enfants à rêver,
Dans la ville qu'ils ont tant aimée.

Tri Yann
La ville de La Rochelle Tri Yann Tri Yann Tri Yann
Traditionnel-Tri Yann/Tri Yann-Traditionnel

C'est dans la ville de La Rochelle,
Belle madeli madelon délira.
Il y a trois jolies demoiselles.
La plus jeunette était la plus belle,
Les diamants, les argents poussent par derrière elle,
Comme aussi les filles des grands rois.
Son Galant, il est auprès d'elle,
Il la coiffe sans miroir ni peigne.
O belle ma mie, je vous trouve belle.
Bel amant, la beauté belle à quoi nous sert-elle ?
C'est d'aller pourrir sous la terre
Comme aussi celles qui sont laides,
Comme y vont les vieux, les gueux, les jouvencelles,
Les galeux, les pesteux, roulis roulez crécelles.

Tri Yann
An tourter Tri Yann Tri Yann Tri Yann
Traditionnel/Visant Seite
Chanson sur le remembrement, en Bretagne, dans les années 50-60.


Benveg an diaoul, ô petra 'rez?
Dizah 'r bleuz, diskar ar gwéz!
Freuza 'r park, karga an hent!
Diskolpa 'r menez gand da zent!
Mahagna 'rez ar parkeier,
An drevajou, ar hoajeier.
Frigasa 'rez yeot ar 'foenneg
Ha diskolpa brug al lanneg.
'Vel eun taro dall pennfollet.
E tourter kriz 'vel dirrolet.
Eun druez eo flastra glazur!
Ober labour ken dinatur!
Ouz da zilehr ne jom nemed
Gwez toull-govet, glazvez breset...
Eur brén-douar ne rafe két
Gwasoh dismantr e leh e-bed.
Da storlokou, pell, a drégern
Muioh eged eun trouz ivern.
Da harvanou a zo euzuz.
Ha da êzenn a zo fleuriuz.
Piou an diaoul e-neus ijinet
Eur seurt benveg ken milliget?
A laz, a sko 'vel eun treitour,
A ra d'an dén chom dilabour...
Benveg ganet 'kreiz ar brezel,
Tres an ivern war beb ezel,
Ganit e klever c'hwéz ar poultr...
Kerz kuit da strakal gand ar foultr.
Outil diabolique, que fais-tu ?
Renverser les talus, abattre les arbres!
Détruire le champs, boucher la route!
Déchiqueter la montagne à l'aide de tes dents!
Tu mutiles les champs,
Les moissons, les bois.
Tu écrases l'herbe de la prairie
Et tu mets en pièce la bruyère de la lande.
Comme un taureau aveugle devenu fou
Comme déchaîné tu cognes de la tête avec cruauté.
Quel malheur d'écraser la nature,
De faire un travail si meurtrier!
Après ton passage, il ne reste
Qu'arbres éventrés, nature piétinée...
Un tremblement de terre ne ferait pas
Davantage de dégâts nulle part au monde.
Tes craquements au loin éclatent
Plus forts que les râles de l'enfer.
Tes mâchoires sont horribles,
La fumée est fétide.
Qui diable imagina
Un tel outil de malédiction?
Qui tue, qui frappe comme un traître.
Qui met l'homme au chômage…
Machine née au cœur de la guerre,
Le visage de l'enfer sur chaque aile,
Grâce à toi, nous respirons l'odeur de la poussière...
Déguerpis et que la foudre te fasse voler en éclats.

Tri Yann
Chanson à boire
Traditionnel

Qui veut chasser une migraine
N'a qu'à boire toujours du bon,
Et maintenir la table pleine
De cervelas et de jambon.

L'eau ne fait rien que pourrir le poumon,
Boutte, boutte, boutte, boutte compagnon,
Vide-nous ce verre et nous le remplirons.

Le vin goutté par ce bon père
Qui s'en rendit si bon garçon
Nous fait discourir sans grammaire
Et nous rend savants sans leçon...

Loth buvant dans une caverne
De ses filles enfla le sein,
Montrant qu'un sirop de taverne
Passe celui d'un médecin...

Buvons donc tous à la bonne heure
Pour nous émouvoir le rognon,
Et que celui d'entre nous meure
Qui défiera son compagnon...

Tri Yann
Complainte de Yuna Madelen Tri Yann Tri Yann

Marie Madalen, du fond du passé
Le printemps ramène les longues journées,
Tes journées de peine dans les champs de blé
De monsieur Etienne de Kerandoaré.
Marie Madalen, Mari plac'h gwechall
Le printemps ramène les longues journées.
Diwezhiou labour, er parkou segal,
Parkou braz an Aotrou Stephan Kerandoaré.

Le dimanche, elle le voyait prier dans l'église de Hédé
Dieu tu l'aimais, soumise, effacée. Il ne t'a jamais regardée.

Yuna Madalen, un siècle a passé,
Le printemps ramène les longues journées.
Plus lourde est la chaîne quand revient l'été
Pour une ouvrière de chez Kérandoaré.
Yuna Madalen, goude kant goanv,
Le printemps ramène les longues journées.
Re bounner ar bec'h pa ze gouezh an hanv,
'Vit ur vicherouez eus ti Kerandoaré.

Mais dimanche, pendant qu'il va chasser aux garennes de Hédé,
Tu vas à Rennes, tu vas dessiner sur l'usine un point noir serré.